Faire face aux défis du XXIe siècle

Les enjeux de l'ingénierie

La France a engagé une politique volontariste de développement scientifique et technologique avec le double objectif d’un renforcement de son autonomie stratégique et d’un gain de compétitivité. Cette politique, qui doit faire face à des défis majeurs tels que ceux liés au changement climatique, repose en particulier sur une large mobilisation des talents dans toutes les spécialités scientifiques et technologiques, à tous niveaux, dans les laboratoires de recherche, les structures d’enseignement, les administrations et dans les entreprises. De nombreux secteurs d’activités sont concernés, comme ceux de la santé, l’alimentation, l’environnement, l’industrie de transformation, les transports, l’énergie ou les télécommunications…

enjeux de l'ingénierie

© Cyril FRESILLON / PROMES / CNRS Images

Enjeu n°1

Mobiliser les talents pour relever les grands défis du XXIe siècle

L’Année de l’ingénierie 2025-2026 s’inscrit dans un contexte stratégique où la France investit massivement dans la science et la technologie, à travers des programmes comme France 2030.

Face aux enjeux du changement climatique, aux incertitudes géopolitiques et à la compétition mondiale, l’ingénierie joue un rôle central pour affronter ces défis et renforcer l’autonomie du pays et sa résilience.

Cette mobilisation passe par un effort de sensibilisation et d’attractivité envers les jeunes, les étudiants, les enseignants, mais aussi vers le grand public. Il s’agit de susciter des vocations, de renforcer l’image des métiers scientifiques et techniques, et de reconnecter les citoyens aux dynamiques d’innovation. Dans ce cadre, rapprocher les acteurs de l’enseignement, de la recherche et de l’industrie est fondamental.

L’enjeu est de faire comprendre que chaque talent compte, que les formations sont nombreuses, accessibles, et que les débouchés sont porteurs de sens. Restaurer la confiance dans les sciences et technologies est également un objectif essentiel, pour répondre aux défis sociétaux sans céder aux discours de défiance, qui freinent l’adhésion à des solutions innovantes et détournent de nombreux jeunes des parcours scientifiques.

Enjeu n°2

Construire un monde soutenable grâce à une ingénierie responsable

L’ingénierie moderne ne se limite plus à concevoir et produire : elle doit désormais intégrer pleinement les impératifs de soutenabilité. L’un des enjeux majeurs de l’Année de l’ingénierie est de montrer comment les sciences et technologies de l’ingénierie contribuent à répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux.

Cela implique une transformation profonde des pratiques : développement de matériaux bas carbone, technologies propres, recyclage, sobriété énergétique, éco-conception, etc. Ce changement de paradigme se traduit par une ingénierie « verte » et systémique, capable de penser l’objet ou le système tout au long de son cycle de vie. Cette transition requiert un lien plus fort entre recherche et enseignement, pour former les compétences nécessaires aux métiers d’avenir, mais aussi pour transmettre une nouvelle culture technique fondée sur la responsabilité.

Construire un monde soutenable, s’adapter au changement climatique, renforcer la résilience de nos systèmes de production et de consommation : tels sont les objectifs que l’Année de l’ingénierie met en lumière. À travers projets, rencontres et actions pédagogiques, elle révèle l’impact positif d’une ingénierie consciente de ses effets et engagée dans un développement durable, au service des générations futures.

Enjeu n°3

Intégrer les dimensions éthiques et sociétales dans les choix technologiques

L’Année de l’ingénierie invite à une réflexion essentielle sur les responsabilités sociales, environnementales et éthiques des acteurs de la technologie et de la recherche.

Aujourd’hui, concevoir un système ou un produit ne peut se faire sans prendre en compte ses effets sur la société, les ressources naturelles, ou encore les libertés individuelles. Le développement de la géo-ingénierie, de l’intelligence artificielle ou des technologies liées à la biomasse pose des questions cruciales : quelles finalités servent ces innovations ? Quels risques faut-il anticiper ? Quels choix sont justes et acceptables ? Il ne s’agit plus seulement d’optimiser la performance ou la rentabilité, mais aussi de mesurer l’impact global des solutions conçues.

L’ingénierie devient ainsi un champ d’action traversé par des valeurs, des arbitrages et des débats. L’Année de l’ingénierie crée un espace pour aborder ces enjeux avec les élèves, les étudiants, les enseignants et le public, à travers des exemples concrets, des échanges avec des professionnels et des démarches participatives. Elle encourage une posture réflexive et responsable chez les futurs ingénieurs, techniciens, chercheurs ou décideurs, qui devront conjuguer innovation, durabilité, éthique et équité.

cnrs_20220104_0076_MD